Appel à communications | Antoine Plamondon et l’avènement de la figure du savant peintre

Pôle culturel du Monastère des Ursulines (Québec) et église de Neuville, 13 juin 2025. Date limite pour l'envoi d'une proposition: 1er décembre 2024.

Les premiers grands travaux consacrés à l’histoire de l’art au Canada, qu’il s’agisse de ceux de Gérard Morisset ou de John Russell Harper, considéraient la première moitié du XIXe siècle comme un véritable « âge d’or au Québec ». Marquée par un essor sans précédent de la vie artistique, cette période joue en effet un rôle fondateur dont l’évidence ne doit pourtant pas faire oublier la complexité. Si elle voit sans doute s’épanouir « une peinture vraiment canadienne », l’affirmation et l’originalité de cette production picturale procèdent, en même temps, de transferts de savoirs et d’échanges culturels incessants entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Comprendre cette dynamique complexe exige d’abord de rappeler l’arrivée dans la colonie laurentienne de quelque 200 tableaux européens des XVIIe et XVIIIe siècles, saisis dans les églises parisiennes lors de la Révolution, puis achetés et réunis par l’abbé Philippe Desjardins avant d’être expédiés à Québec en 1817 et 1820. En 2017, une grande exposition organisée au Musée national des beaux-arts du Québec a rappelé « le fabuleux destin » de ces œuvres qui ont décidé de la carrière de toute une nouvelle génération d’artistes, formés à la peinture en s’employant tantôt à restaurer ces toiles, tantôt à les copier. Au surplus, au cours de la même période, « plusieurs peintres étrangers de diverses nationalités viennent pratiquer leur métier au pays » et tissent des liens avec des peintres locaux qui, pour leur part, séjournent à leur tour à l’étranger et, en particulier, en Europe. C’est dans ce contexte, en somme, qu’il revient à la première moitié du XIXe siècle « d’avoir permis la cristallisation » entre la tradition picturale européenne et le projet de « traduire par la peinture la nature particulière de la vie au Canada ». Or, cette cristallisation est également indissociable de l’avènement d’une figure toute nouvelle de l’artiste québécois : celle du « savant peintre ». De fait, en se distinguant de celle, plus traditionnelle, de l’artisan, la figure du savant peintre se définit en regard de pratiques qui, désormais, sont associées à la multiplicité des apports culturels qui la nourrissent, depuis les savoir-faire artisanaux ou autochtones jusqu’aux enseignements des académies européennes de peinture et de sculpture. Voilà, du moins, ce dont témoignent tout particulièrement le parcours de formation et l’œuvre peint d’Antoine Plamondon (1804-1895).

Consultez l'appel à communications.

Source:

https://cirem.uqam.ca/evenement/colloque-antoine-plamondon-et-lavenement-de-la-figure-du-savant-peintre-dans-le-quebec-du-xixe-siecle/

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