APPEL À COMMUNICATIONS | SCEDHS 2025

Congrès de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle

Regina, Saskatchewan, Canada
15-18 octobre 2025

Trans/Formations: franchir les limites, estomper les frontières
 

Le long XVIIIe siècle fut marqué par l’irrépressible soif de distinguer, de codifier, de tracer des frontières et des limites. Peu à peu, les modèles culturels de la Renaissance furent réduits à des systèmes de classification et de surveillance ; dans la foulée, les révolutions scientifiques contribuèrent à l’ordonnancement des connaissances, de même qu’à la création de catégories et de taxonomies définitives. De la même façon, les paysages naturels furent bientôt conçus comme des espaces clos, voire délimités par des entraves et des frontières coloniales. Par ce geste, on traça les signes visibles de la propriété foncière et de l’autonomie, tout en jetant les bases des définitions « scientifiques » de la race et du genre.

Dans le même temps, des voix s’objectèrent à ces catégorisations faciles. Au cours de cette période riche en métamorphoses, nombreuses furent les tensions entre le changement et la stabilité, la transgression et le conformisme, le sublime et le banal. Alors que les frontières de l’Europe sont continuellement redessinées au gré de guerres violentes et de l’expansion coloniale, les contours conceptuels de la race, du genre et de la sexualité s’estompent. Ainsi, les peuples non européens démontrent des qualités intellectuelles et culturelles qui contribuent à déconstruire les définitions de la civilisation ; les esclaves africains convertis au christianisme se perçoivent comme les égaux des chrétiens blancs ; les personnes LGBTQ+ sont plus visibles que jamais. Si bien qu’en 1821, Anne Lister peut affirmer avec certitude dans son journal : « J’aime, voire je n’aime que, le beau sexe ».

Dans ses travaux de philologie, Joey Gamble souligne que les premières occurrences des mots « transfeminate » et « transexion » — lesquels désignent en anglais la transition de genre — remontent à la seconde moitié du XVIIe siècle. Puis, au XVIIIe siècle, la culture imprimée nous révèle une grande variété de vies trans. D’une part, la vie de Giovanni Bordoni/Caterina Vizzani, dont l’anatomiste Giovanni Bianchi tira un récit (Breve storia [...]) faisant de la transgression des genres un crime, ou encore les mémoires autobiographiques du chevalier d’Éon ; d’autre part, la vie de personnes aux identités de genre diverses qui, comme Princess Seraphina, surgissent dans les archives judiciaires liées aux Molly Houses et à d’autres espaces queer.

L’édition 2025 du congrès de la SCEDHS sollicite des communications dans toutes les disciplines et portant sur tous les aspects de ce long siècle de transition, allant de la diversité sexuelle et de genre aux trans/formations de la géographie, de la philosophie et de la politique. Il nous tarde de lire vos réflexions sur les nombreuses manières dont la culture se transforme tout au long de cette période.

Sans que cette liste soit exclusive, les propositions de panels ou de communications pourront intégrer les thématiques suivantes :

  • Transformations politiques, sociales, artistiques et philosophiques.
  • Innovations et révolutions technologiques.
  • Affaires judiciaires, articles de journaux, périodiques et rapports abordant la transgression ou la transformation.
  • Discussions en lien avec les peuples nêhiyawak, Anihšinâpêk, Dakota, Lakota, Nakoda, et les membres de la nation Métis/Michif.
  • Revendication des cultures queer-autochtones et bispirituelles entre 1660 et 1820, au Canada et ailleurs.
  • Écrivain·es racisé·es et récits de vies de personnes noires, autochtones ou de couleur tout au long du XVIIIe siècle.
  • Sexualité et diversité des genres dans les œuvres d’auteurs et d’autrices célèbres ou méconnu·es.
  • Libelles, œuvres anonymes et autres textes populaires traitant du genre et de la sexualité.
  • (Re)définition des termes dans les dictionnaires officiels et les ouvrages populaires.
  • Persécutions historiques des personnes queer, marginales et hors-normes.

Nous encourageons particulièrement les communications des collègues et étudiant·es racisés, LGBTQ+, queer-autochtones et bispirituel·les, des collègues et étudiant·es handicapé·es ou atteint·es de maladies chroniques, ainsi que des collègues et étudiant·es précaires ou indépendant·es. Nous sommes également ouverts à des présentations créatives, des panels pédagogiques et d’autres interventions dans le champ des études du XVIIIe siècle. Du temps sera réservé aux panels en ligne, permettant aux collègues et étudiant·es de présenter à distance.

Les propositions de panels et de communications en lien avec le thème de la conférence seront privilégiées, mais les communications sur tout sujet lié au long XVIIIe siècle sont également les bienvenues.

Date limite pour les propositions de panels : 1er mars 2025
Date limite pour les propositions de communications : 31 mars 2025

Participants et participantes à la conférence doivent être membres en règle de la SCEDHS.

Les propositions de communications doivent inclure un titre, un résumé de 150 mots, ainsi qu’une courte notice biographique indiquant le nom du présentateur ou de la présentatrice, son courriel, son statut académique et son affiliation institutionnelle.

Les propositions de panels doivent inclure les titres et les résumés de 150 mots pour le panel et les communications individuelles, ainsi que de brèves notices biographiques pour l’ensemble des intervenant·es (normalement trois) et répondant·es éventuel·les, avec leurs noms, courriels, statuts académiques et affiliations institutionnelles.

Veuillez envoyer vos propositions à l’adresse courriel suivante : CSECS2025@uregina.ca 

Les participant·es pourront présenter leurs communications en français ou en anglais et seront invité·es à soumettre des articles basés sur leurs communications dans l’une ou l’autre langue pour publication dans Lumen, la revue de la SCEDHS.

Comité organisateur : Noel Chevalier (English, Luther College, directeur), Jes Battis (English, University of Regina), Garry Sherbert (English, University of Regina), Robin Ganev (History, University of Regina), Kate Cushon (Subject Librarian, Archer Library, University of Regina).
 

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